La collaboration et l’échange de renseignements sont essentiels pour atténuer l’incidence du crime organisé dans le secteur du détail - Retail Council of Canada
Commerce électronique et technologie | Prévention des pertes

La collaboration et l’échange de renseignements sont essentiels pour atténuer l’incidence du crime organisé dans le secteur du détail

25 mai, 2021

Le développement des réseaux et le renforcement des relations entre les détaillants et la police locale sont cruciaux pour cerner les tendances en matière de criminalité

En dépit de tous les efforts déployés par les responsables de la prévention des pertes de nombreuses organisations de l’industrie, la fréquence des incidents attribuables au crime organisé dans le commerce de détail continue à augmenter partout au pays à un rythme alarmant. Les organisations criminelles montrent un degré de raffinement de plus en plus grand dans les tactiques qu’elles emploient et l’approche qu’elles préconisent pour commettre leurs crimes. Et, sans les ressources considérables nécessaires pour s’attaquer efficacement au problème du crime organisé dans le commerce de détail, les détaillants se retrouvent souvent désemparés face à leurs pertes. Toutefois, selon Nigel Ramoutar, spécialiste des crimes et de la fraude externe travaillant pour le compte de Rexall Pharmacy Group Ltd., il est possible de lutter efficacement contre le fléau et les conséquences du crime organisé dans le commerce de détail en misant sur le développement de groupes de réseautage consacrés à la prévention des pertes, qui simplifient l’échange de renseignements et l’établissement de tendances clés.

M. Ramoutar a récemment animé un panel dans le cadre du Forum sur la prévention des pertes dans le commerce de détail 2021 du Conseil canadien du commerce de détail. Le panel, commandité par Butterfly, réunissait le surintendant Robert Gourley, du Service de police régional de Halton (district de Burlington), en Ontario ; Stephanie Guilbeault, sergente intérimaire du Service de police d’Ottawa ; et l’agent Gary McCoy, de l’Unité d’intervention alternative du Service de police d’Ottawa. Chacun d’eux s’est prononcé sur le problème que représente le crime organisé dans le commerce de détail, les difficultés et les complications liées à la traduction en justice des criminels, ainsi que sur certaines des tactiques et des stratégies que les détaillants peuvent préconiser pour atténuer les effets de ces méfaits sur la profitabilité de leur entreprise.

« Et, plus important, nous avons été en mesure de commencer à perturber les opérations des groupes criminalisés. »

M. Gourley, qui compte plus de 20 ans de service dans la région de Halton, a déclaré qu’il y a constaté une augmentation nette et constante des crimes contre les commerces de détail année après année. Mettant cette tendance à la hausse en perspective avec les taux d’inculpation et d’affaires résolues peu reluisants des forces de l’ordre locales, il a déclaré que la situation était grave et qu’il était nécessaire de trouver une solution. Voilà pourquoi sa division a décidé de former une Équipe de lutte contre le vol à l’étalage, qui a permis de fournir une base à partir de laquelle des mesures ont pu commencer à être prises.

« Nous organisons régulièrement des rencontres avec des agents de la prévention des pertes qui travaillent dans des centres commerciaux et des magasins, a-t-il expliqué. Cela nous a permis d’amorcer un dialogue et un échange de renseignements entre ces agents, nos services et des analystes de la criminalité – ce qui est crucial dans la lutte contre le crime organisé dans le commerce de détail. Nous avons immédiatement constaté une amélioration de nos taux d’inculpation et d’affaires résolues. Et, plus important, nous avons été en mesure de commencer à perturber les opérations des groupes criminalisés. »

M. Gourley a insisté sur le fait que l’échange de renseignements entre régions et administrations est essentiel et que l’amélioration des relations entre la police et les agents de la prévention des pertes est décisive dans la lutte contre le crime organisé dans le commerce de détail. La sergente intérimaire Guilbeault, du Service de police d’Ottawa, a acquiescé, ajoutant que rationaliser les services afin de permettre un meilleur échange de renseignements est tout aussi important.

« Les détaillants doivent se joindre au plus grand nombre de réseaux possible. S’ils n’en trouvent pas, ils doivent en créer eux-mêmes. »

« Nous avons mis en place un système de rapports en ligne appelé CopLogic, qui permet de faire des téléchargements automatiques de rapports d’agents de la prévention des pertes afin de fournir des rapports d’incident à la police, a-t-elle expliqué. Le vol à l’étalage ne connaît aucune frontière. Des voleurs se promènent et commettent des méfaits tout le long du Corridor Est. Constituer un réseau solide consacré à la prévention des pertes et garder ouvertes les lignes de communication afin d’assurer l’échange de renseignements cruciaux nous permettront de disposer des moyens nécessaires pour arrêter ces groupes. »

Bien que l’échange de renseignements et la collaboration des agents de la prévention des pertes et des forces de l’ordre soient des éléments essentiels de la lutte contre le crime organisé dans le commerce de détail, l’agent McCoy a estimé qu’il était possible d’en faire encore plus pour réduire l’incidence de ces groupes criminalisés.

« Les détaillants doivent se joindre au plus grand nombre de réseaux possible. S’ils n’en trouvent pas, ils doivent en créer eux-mêmes. Il est essentiel qu’ils soient proactrifs en suscitant des occasions qui favorisent la réunion et l’entretien du dialogue entre les partenaires des forces de l’ordre, les agents de la prévention des pertes, les associations communautaires, les élus locaux et les procureurs de la Couronne. La création de telles communautés permet à tous ceux qui sont touchés par ces méfaits d’établir plus facilement les tendances liées à ces crimes et empêche les groupes qui en sont responsables d’opérer à leur guise. »